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Biographie d’Albert Muret (1874 - 1955)

Enfance et formation

Albert voit le jour le 1er juin 1874 à Morges dans une famille bourgeoise aisée. Benjamin d’une fratrie de quatre enfants, il est le fils de Marc Antoine Gustave Muret (1830-1914) et de Blanche Madelaine Cart (1842-1925). Après ses primaires à Morges, Albert suit les cours du gymnase classique à Lausanne où il obtient sa maturité en 1893. Il s’inscrit ensuite à l’École cantonale des Arts industriels de Genève pour l’année scolaire 1893-1894.

Paris

A l’automne 1894, Albert Muret se rend à Paris. Il y fréquente l’atelier de J.-J. Benjamin-Constant et de J.-P. Laurens, maîtres très académiques. Il suit également l’enseignement de Joseph P. Blanc et de Gustave Courtois, portraitiste réputé.

C’est néanmoins auprès de Luc Olivier-Merson - chez qui il passe trois ans - qu’il acquiert l’essentiel de son métier.  Dans l’ambiance studieuse de cet atelier, il rencontre le lausannois René Auberjonois avec qui il se liera d'amitié.

En 1897, il a le privilège de participer à la réalisation, au Panthéon, du cycle de l’histoire de sainte Geneviève élaboré par le grand peintre Pierre Puvis de Chavannes, dont il est un grand admirateur. 

Durant son séjour parisien, Muret suit aussi l’enseignement du maître-verrier Henri Carot. D’ailleurs, dans un premier temps du moins, il envisage de se consacrer essentiellement à l’art du vitrail.

Découverte et installation en Valais

Dès 1880, le Valais est à la mode dans la communauté des peintres et aquarellistes de Suisse romande : ils viennent y chercher une lumière particulière et une authenticité dans des  lieux et auprès de gens que le progrès semble avoir oublié.

Muret n’échappe pas à cette mode. Il séjourne à plusieurs reprises à Loèche-Ville. En 1902, lors d'une promenade en compagnie de René Auberjonois, il découvre par hasard le village de Lens. Il tombe immédiatement sous le charme des lieux et décide de s’y installer durablement. En 1904, lors de la construction de sa maison, il est son propre architecte et entrepreneur.

La maison construite par Muret appelée aujourd'hui "Chalet Cuenod".
 

Le Vaudois s’intègre sans trop de peine dans ce village alpin où il vivra, selon ses propres dires, «des jours heureux» entre chasse, ballade, cuisine… et peinture. Le paysage, le village avec la colline du Châtelard, les gens et leurs activités seront autant de sources d'inspiration pour un nombre important de ses œuvres.

Ses amis ne manqueront pas de lui rendre visite, en particulier R. Auberjonois, C.F. Ramuz (dès 1906), I. Strawinsky. Ils séjourneront chez Muret et y partageront de nombreux moments avec lui et sa famille.
 

Lens, source d'inspiration pour le peintre

La chasse

Une passion à laquelle s'adonne Muret et que l'on retrouve dans ses œuvres picturales et littéraires.

La fondation d'un foyer

En 1910, Muret épouse à Lausanne Marianne Cart (1881-1970). Marc-Antoine, premier enfant du couple, naît en 1913. Claire voit le jour quatre ans plus tard.

Retour en Lavaux

Les conditions scolaires offertes aux petits Valaisans de ce temps-là ne sont pas celles des citadins, or les enfants grandissant, Muret doit les mettre à l’école. Il choisit donc de vendre son chalet, ce qui est chose faite à fin avril 1919.

En mai 1919, Muret et sa famille s’installent  à Epesses. Si les pinceaux sont peu à peu abandonnés, les parties de chasses sont toujours l’occasion de se réjouir. De plus, ses engagements multiples vont faire de Muret l’un des acteurs importants de la scène culturelle vaudoise. Il sera tour à tour l’organisateur des festivités pour le bicentenaire du Major Davel, le créateur d’un concours de dégustation des vins vaudois lors du Comptoir de Lausanne, le chroniqueur radio de l’émission à succès "Le plat du jour", l’écrivain de deux romans, et tant d’autres,  sans oublier son engagement politique et social, notamment en tant que conseiller municipal d’Epesses.

Pully

En 1945, Muret déménage à Pully. Des ennuis de santé de plus en plus nombreux rendent ses dix dernières années de vie particulièrement difficiles.

A sa mort, en 1955, l'hommage publié dans la Gazette de Lausanne résume le personnage : « […] Secret, solitaire, volontiers sceptique, Muret était cependant l’hôte le plus cordial, le plus affectueux, le plus communicatif qui se puisse imaginer. Son esprit mordant, son ironie souvent féroce se tempérait d’une générosité et d’une gentillesse absolument spontanée.».   

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